Mal dans
son assiette
Mieux manger, secret de longévité
Quand on vieillit, le panier change.
Nous gagnerions à développer les formats individuels, les contenants réutilisables pour pallier le gaspillage, les portions plus petites et adaptées (miam les micro-terrines Comtesse du Barry !), les services de traiteur, renforcés en grande distribution…
Le marché de l’alimentation a longtemps été conçu pour des foyers de grande taille. Le vieillissement de la population française a entraîné une transformation profonde des habitudes de vie, avec une augmentation significative du nombre de personnes âgées vivant seules. Cette tendance est particulièrement marquée chez les femmes : 62 % des femmes de plus de 80 ans vivent désormais seules, contre seulement 27 % des hommes du même âge. Ces changements sociaux ont des répercussions directes sur les comportements alimentaires des seniors.
Cette situation est d’autant plus préoccupante que les besoins nutritionnels des seniors diffèrent de ceux des adultes plus jeunes. Si leurs besoins caloriques restent globalement similaires, les personnes âgées ont besoin de davantage de protéines pour maintenir leur masse musculaire, une nécessité souvent négligée. Que nos aînés préparent leurs repas seuls ou que cette tâche incombe à leurs proches, il existe des guides pour s’assurer de leur correcte alimentation. La dénutrition concerne 4 à 10% des séniors vivant chez eux – ayant pour conséquence des répercussions très nombreuses et graves sur la santé globale des séniors – l’équilibre réside entre plaisir gustatif et nutrition véritablement bénéfique. Dans le documentaire “100 ans de plénitude : les secrets des zones bleues” l’auteur Dan Buettner explore les secrets de longévité des séniors dans le monde – et l’un d’eux est, sans surprise, l’alimentation.
Un autre problème préoccupant s’ajoute au contenu de l’assiette, celui du contenant : le packaging éco-socio-conçu est insuffisamment considéré : ergonomie mal étudiée, ouverture et préhension compliquées, illisibilité des informations en facing ou au dos… on est loin du compte. Les packs de lessives en capsules par exemple, conçus pour empêcher les enfants d’ingérer les produits – avec leur design d’ouverture très technique, empêchent totalement les personnes ayant moins de force dans les mains, des problèmes musculo-squelettiques ou de coordination de l’utiliser. Ce qui ne rend pas non plus le bidon de lessive – très lourd – plus facile à utiliser, et ne parlons même pas de l’enjeu écologique.
Ennui, solitude, changements physiologiques et packagings exclusifs peuvent réduire l’appétit et la qualité de l’alimentation des séniors – forcément, quand on évolue dans une société qui ne nous a pas prévu à table, ça coupe l’appétit. Au-delà de l’alimentation, le sujet est plus vaste – le quotidien des séniors, une tâche aussi essentielle que le lavage du linge par exemple, apparaît alors difficile voire impossible à réaliser.
Image générée par IA et nos designers
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